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4 ans que nous sommes expatriés au Québec, l’heure est au bilan !
Loin de nous l’euphorie du début : stabilité et accomplissement sont à l’honneur.
Quel bilan après 4 ans ? Pro, perso, projets, je vous raconte !

EXPATRIATION ET PANDÉMIE

Ce serait difficile de faire ce bilan sans parler de la pandémie car elle représente plus de la moitié de notre expatriation… Je ne vais pas m’étaler là dessus, mais voici quelques mots avant de passer aux choses sérieuses 😉

Ce Covid a mis fin à toute la dynamique de cette nouvelle vie qui ne faisait que commencer, une dynamique euphorisante et nécessaire, loin de nos racines. Notre intégration a alors pris une tournure très différente. Et nos choix ont forcément été remis en question, de près ou de loin.

Vivre loin des siens est plus facile lorsque les voyages sont possibles : entre les visites des proches et les retours en France, cela balance l’éloignement familial. La pandémie a apporté un sentiment d’isolement difficile à supporter : confinement longue durée et à répétition, mesures strictes très différentes de ce que vivaient nos proches en France. Je me suis sentie piégée !

Depuis 2 ans nous travaillons de la maison. Un confort indéniable… mais qui a intensifié plus encore notre isolement. Le travail est essentiel lorsqu’il représente la majorité de ta vie sociale et un statut nécessaire à ton intégration dans un nouveau pays. Notre maison est devenue, pour ma part, une sorte de prison dorée propice à la rumination. Je veille alors quotidiennement à garder l’esprit OUVERT et garder le cap. Je ne réussit pas toujours.

De bien nombreux Français sont rentrés définitivement en France ! Même si notre expatriation a pris une tournure très différente de ce qu’on avait imaginé, nous n’envisageons pas pour autant rentrer au pays. Les valeurs, la sécurité et la qualité de vie que nous avons sont le socle de notre vie Québécoise. La pandémie n’aura pas eu raison de nos choix. De ma santé mentale, peut-être… 😉 comme pour beaucoup d’entre nous.

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À toi, rescapé du confinement

NOS PROJETS AU QUÉBEC EN 2022

Agrandissement de la maison

Alors, quoi de neuf dans nos projets ? Nous sommes bien chanceux d’être propriétaires depuis 2019 (ce qui a rendu notre confinement bien plus agréable qu’il n’aurait pu l’être, voyons le positif ! ). Au début de la pandémie, comme beaucoup, on a voulu faire de grosses rénovations. Au vu de l’explosion de la demande, la pénurie des matériaux et de la main d’oeuvre, ce projet aura mis presque 2 ans pour se concrétiser. L’agrandissement de la maison vient à peine de se terminer lorsque je vous écris, nous sommes dans les finissions et la décoration.

On aimait déjà notre maison, cette fois-ci elle dépasse toutes nos espérances. Le chantier était incroyable. Bouclé en 1 mois. Impressionnant. On est comblés.

L’envers du décor, c’est que, gérer un projet comme celui-là et toute la logistique qui s’en suit, ce n’est pas de tout repos, évidemment. Il a fallu vider la maison et trouver un Airbnb pour un mois. Ré-emménager et peindre tout l’intérieur.

Pas de famille pour prêter main forte… mais on l’a fait ! Rien que tous les trois.
Ça fait parti du jeux… et ça vaut la peine. On est au bout du rouleau 🥴 Mais on est fiers et contents.

L’entrée à l’école pour Harry

Les choses sérieuses commencent pour notre petit bonhomme. Ici, la maternelle ne dure qu’une année et commence à 5 ans (la pré-maternelle à 4 ans commence aussi à se développer). L’année de maternelle Québécoise équivaut donc à la grande section en France. Et ça commence à la rentrée prochaine, fin août, pour Harry.

Depuis que nous sommes arrivés en 2018, Harry est donc en garderie. Dans les faits, c’est EXACTEMENT comme s’il était à l’école. Sauf que ce sont des groupes de 8 élèves par classe. 👌

Pourquoi cette rentrée sera particulière ? Parce qu’il va changer d’établissement mais aussi prendre le bus scolaire (le fameux bus jaune), et porter un uniforme. Il va gagner en autonomie et goûter à de nombreuses activités chaque semaine : anglais, musique, piscine et art dramatique.

Je sens qu’il a soif d’apprendre et de grandir, on a hâte pour lui !

Le choix du système scolaire Français ou Québécois

L’entrée à l’école de son enfant amène forcément son lot de questionnements et encore plus en étant expatriés : établissement publique ? privé ? mais aussi : privé Québécois ? privé Français ?

Tant qu’Harry était petit, c’était simple dans ma tête : système Québécois. Je me disais qu’on était venus ici pour s’intégrer sans aucun compromis. Nous allions devenir Québécois ! 😄

La réalité c’est que j’apprivoise mon nouveau pays en prenant conscience, de plus en plus, que je peux m’intégrer en gardant mon histoire, mon identité Française et tout ce qu’elle comprend. Je suis Française avant tout et j’aime évoluer vers cette bi-nationalité ou bi-culture. Et c’est bien là l’avantage de cette vie qu’on a choisi. En arrivant ici, oublier mon ancien(ne) moi/vie et vouloir “devenir quelqu’un d’autre” me faisait du bien. Mais ça marche pas comme ça 😉

Tout ça pour dire que nos récentes expériences et échanges avec le système scolaire Québécois nous ont permis de prendre conscience de nos véritables attentes.

On évitera tout débat ici, mais notre ressenti est le suivant : la rigueur de l’enseignement Français que l’on connait manque au Québec. On aime la bienveillance pédagogique du Québec mais elle dépasse parfois nos principes, parfois un peu “trop” à l’écoute de l’enfant. (Mais comme partout, tout dépend des établissements et du corps enseignant, quelque soit le pays ou le type d’établissement).

On espère donc apporter à Harry cette “rigueur” d’enseignement importante à nos yeux, mais aussi les bienfaits du système Québécois qui donne confiance aux enfants, promeut l’épanouissement et de très belles valeurs de vie. Nous allons tenter un établissement privé Québecois.

Je me réjouit de le voir s’épanouir plus encore ! Et le voir monter dans le bus scolaire jaune, je l’avoue.

Le système scolaire Québecois, comment ça marche ?
Confessions de maman (dans le creux de la vague, en arrivant ici avec un petit).

VIE PRO ET VIE PERSO

Notre épanouissement professionnel

Opportunités. C’est le mot. On est bosseurs et passionnés par nos métiers. Faites-le test en Amérique du Nord, ça fait des étincelles 😉 Non pas que tout tombe sur un plateau d’argent, ho non. Mais si tu te donnes les moyens, la reconnaissance et les opportunités sont plus rapidement accessibles.

Julien et moi avons tous deux accédé à des postes auxquels nous n’aurions pu prétende si rapidement en France.
J’ai même lancé mon activité comme travailleur autonome.

Travailler pour oublier. Ce travail a malheureusement bien trop empiété sur notre vie de famille. Nous avons aligné les heures et certainement comblé le vide du quotidien, privés de recevoir ne serait-ce qu’un ami à la maison pendant la quasi-totalité de la pandémie. Les restrictions on été très dures ici. Le télétravail s’est tellement imposé dans nos vies, qu’aujourd’hui, le présentiel ne reviendra pas à 100% dans nos secteurs.
L’avantage est désormais de trouver le rythme qui nous convient entre la maison et le bureau. 👌
On trouvait déjà la vie de famille beaucoup plus simple à gérer en arrivant ici, maintenant c’est plus qu’idéal.

Rendre ça agréable. Cette liberté de travailler en remote depuis n’importe où nous a aussi permis de rendre le travail agréable dans les périodes plus difficiles moralement : partir travailler depuis le chalet un vendredi, puis en profiter pour le weekend. Ça permet de prendre du recul, sortir de chez soi et repartir du bon pied.

Comment partir vivre au Canada et y rester

Vie personnelle

On va plutôt bien. Après 2 années compliquées, le retour récent à la vie (sociale) nous permet de sortir la tête de l’eau. Nos rénos nous ont clairement re-motivés. On prend plaisir à améliorer encore notre chez nous en banlieue Montréalaise. On crée notre vie ici, chaque jour un peu plus.

Côté vie sociale, on est chanceux d’être entourés de nos amis Français, là depuis le premier jour. Je pense aussi à nos collègues et voisins devenus amis.. petit à petit, l’oiseau fait son nid, n’est-ce pas ? On ne remplacera jamais nos proches, mais se savoir entourés de personnes sur qui on peut compter et qui partagent notre quotidien, c’est très important.

Personnellement, j’ai vécu des périodes assez difficiles entre les difficultés de jeune maman, les petites crises identitaires, le poids de la solitude puis la pandémie… Je me sentais très fragile et à fleur de peau, à fleur de tout, jusqu’à maintenant. Et pour la première fois cette année, j’ai l’impression de remonter un peu la pente. Reprendre force et confiance. Aux expatriés qui me lisent, faites-vous aider si nécessaire. C’est important.

Sinon, on apprécie toujours l’hiver 😉 Un peu plus chaque année, même si l’hiver 2022 a été dur et incroyablement froid. C’était pas toujours drôle. Mais maintenant on est équipés entre les luges, les patins, les skis… on profite toujours plus des activités hivernales.

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Et notre statut sur le sol Canadien ?

Nous sommes maintenant Résidents Permanents du Canada. 2 permis de travail temporaires, un CSQ (certificat de sélection du Québec) plus tard, nous avons obtenu notre Résidence Permanente en 2021, soit après 3 ans ici.
Un beau parcours malgré des dossiers gelés pendant la pandémie et quelques mois en statut implicite 😬 .
– pas de permis valide et impossible de rentrer au Canada si on sortait du pays. Anyway, c’était impossible de rentrer en France pendant la pandémie. Sans regrets).
– Grâce à la pandémie, nous avons pu prolonger notre couverture sociale qui n’aurait plus été valable en temps normal. Ouf ! Les mesures exceptionnelles liées au covid nous auront bien aidées pendant cette période incertaine.
J’explique tout ici.

Prochaine étape ? Dans un an, nous pourrons faire notre demande de citoyenneté ! 🇨🇦
Nous serons Franco-Canadiens et aurons donc un nouveau passeport. 🍁
Tout ce que j’espère, c’est que d’ici là, les cérémonies de citoyenneté ne se feront plus en visio… je veux vivre cet instant incroyable !

Voilà, ça fait 4 ans. Les années les plus difficiles de ma vie de femme… et les plus enrichissantes. Merci le Canada, pour la vie que tu nous offres. Merci pour les roses, mais aussi pour les épines… To be continued.

Maudits-Pancakes.

Retour en image sur quelques beaux souvenirs !

Observer les Baleines à Tadoussac 💙

À la rencontre des baleines

Passage à Boston 🇺🇸

4 jours à Boston

Patiner sur la patinoire du Centre Bell. Domicile du Canadiens, équipe nationale de Hockey 🏒

Des chalets, beaucoup de chalets 🌿

Les plaisirs et la beauté de l’hiver ❄️

Comment s’est passé notre premier hiver?
L’esprit de Noël et la magie des fêtes au Québec

Découverte du Mexique ! 🌵

Notre quartier et notre environnement 🏡

L’automne, évidemment 🍁

10 raisons d’Aimer l’automne au Québec
L’automne Québécois en image

6 réponses sur “4 années d’expatriation au Québec : le bilan

  1. Très beau résumé .
    Cela fait plaisir d’en apprendre plus sur vos vies et vos sentiments.
    La vie reprend même si elle a changé avec ce « Coco ».
    Tes photos sont très belles. Vous en avez fait des choses malgré cette pandémie 😍
    Comme tu le dis : « To ne continued »

  2. Merci pour votre témoignage si sincère ! Je vous suis depuis un moment maintenant, nous allons vivre aussi cette aventure de l’expatriation au Québec pour début d’année 2023 (Drummondville) . Vos récits sans langues de bois sont tellement les bienvenues. Merci 🙏🏻.

    1. Ho merci beaucoup ! Je vous souhaite une merveilleuse aventure, vous faites le bon choix 🙂
      Ça me fait plaisir de voir que ma sincérité est accueillie ainsi, merci 🙂

  3. Merci pour ce beau bilan. Je partage énormément de points avec toi après 5 ans ici. La pandémie a fait ressortir les différences de cultures et les valeurs chères à nos yeux. Et l’isolement pour des expats est une rude épreuve.
    Je te souhaite une belle continuation dans cette nouvelle vie.

  4. Bonjour,
    J’adore votre témoignage sincère avec ses hauts et ses bas.
    On débarque à Québec mi- août à l’aveuglette car on a jamais mis un pieds dans le pays à cause de la Covid-19 d’ailleurs ! Mais nous avons des amis chers, nous ne serons pas seuls et nous avons vécus une expatriation 3 ans en Afrique avec nos deux enfants!
    Ce que je trouve fabuleux au Canada, c’est les opportunités dont vous parlez, de se développer soi-même sans renier qui l’on est. S’adapter dans se renier ! C’est très important de rester soi-même et d’évoluer en fonction des bonnes et mauvaises choses.
    Et quoiqu’on en dise, l’expérience est toujours un moteur. Mais il faut dire que oui, on a tous des moments où on se sent fragilisé. Toutefois, votre vécu est heureux et épanoui en dépit de ces moments difficiles qui vous auront forgé aussi. Maintenant, on croise les doigts pour vivre avec la Covid-19 un peu plus normalement. Sans l’angoisse et la peur que tout le monde a ressenti par delà le monde.
    Bonne continuation. Et merci de ce partage d’expérience que je trouve courageux et utile ! Bien à vous,

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