Vous savez que j’aime me confier ici, comme si vous étiez une oreille attentive précieuse.
Parce que ça me parait plus facile, parce que je n’ai pas à me demander à qui parler, ni comment le faire.
Je lance mon récit comme une bouteille à la mer, libre d’atteindre ceux qui y seront sensibles, ou non.

8 mois maintenant que nous sommes ici, et je me sens au milieu de nouvelles turbulences intérieures.
Des turbulences sur lesquelles j’ai pu rapidement mettre des mots. Car quand on a l’impression de ne plus se connaître soi-même, qu’on est plus certains de savoir ce que l’on aime, ce qui nous inspire, ni qui est réellement la personne qui se tient là, debout dans nos propres chaussures, on finit par se dire qu’on fait une sérieuse crise identitaire !

Perdre ses repères identitaires et découvrir un nouveau soi

En tant qu’expatrié, on perd forcément ses repères. Tout ce qui a forgé notre personnalité : notre éducation, nos habitudes, notre culture. Ces éléments font bien partie de nous et ont parcouru ces 6 000kms. Mais ils existent maintenant dans un autre milieu et sont finalement remis en cause. Nous relançons les dès de notre vie et nos armes habituelles ne seront peut-être plus celles de cette nouvelle partie…

Pour être honnête, en arrivant ici, j’ai senti comme un immense soulagement. Un poids en moins sur les épaules, le poids de nombreuses contraintes et du jugement des proches. Toutes les limites que j’ai pu m’imposer, des plus grands à priori, aux simples complexes physiques. Tout s’est envolé pour me permettre d’être enfin moi même.
C’est du moins je que j’ai ressenti à ce moment là. J’étais dans un nouvel environnement où je pouvais recommencer de zéro, comme si on m’offrait une deuxième chance. Un environnement où personne ne me connaissait et où je serais libre d’être qui je veux. C’est assez bouleversant mais aussi très épanouissant. Vous savez, comme quand on se sent pousser des ailes…

Mais le fait est qu’avec le temps, les nouveautés qui ont procuré ce nouvel élan sont devenues quotidiennes. Elles font partie du décor et sont complètement intégrées à notre nouvelle vie qui suit son cours. Alors je réalise, finalement, que je ne serais pas quelqu’un d’autre. Ma personnalité, mes doutes et mes certitudes sont toujours là. Mais je ne suis plus la même ! Des choses ont changées et je dois piocher dans mon ancien et mon nouveau “moi” pour découvrir cette nouvelle identité d’expatrié. Celle qui existe entre deux pays, deux cultures et deux vies différentes.

Vivre sans sa bouée : ses attaches, son appartenance, sa famille

Parallèlement au conflit identitaire que j’ai pu vous expliquer plus haut, j’ai dernièrement été confrontée à une énorme perte de confiance et d’estime de soi… Je vous avoue que le tout cumulé peut me faire traverser des jours plus difficiles que d’autres. À mon sens, cette confiance est forgée (en partie) par le feed-back des amis et de la famille :

Ces personnes qui nous entourent et à travers lesquelles nous vivons. Celles qui vont nous encourager, nous mettre en garde, nous rassurer et partager nos émotions. Ces personnes constituent à elles-même une véritable bouée de sauvetage. Un appui et un guide dans les directions que nous prenons. C’est en tout cas le contexte familial heureux que nous avons.

En les côtoyant, ces personnes nous aident aussi à prendre de la hauteur sur le quotidien. Ça nous permet de “vider son sac” régulièrement pour y voir plus clair. Ici, j’apprends à vivre avec un sac un peu plus chargé et il peut parfois déborder.

La crise identitaire faite partie de l’expatriation

Ces états d’âme font tout simplement partie du jeu.
Je m’y attendais, même si je sais maintenant que le vivre est très différent et n’est pas anodin… Heureusement, je ne suis pas seule et mon cocon familial est mon pilier ici.

Combien de fois j’ai pu lire les fameuses phases de l’expatriation (la lune de miel, la crise, l’adaptation, et enfin la maturité). Elles s’avèrent plutôt réalistes pour le moment et nous sommes d’accord, je suis clairement dans la deuxième phase ! 😉

C’est ici que je vous laisse. Dans ma bouteille, ballotée dans les remous de l’Atlantique, entre vous la France et ma nouvelle terre d’accueil.

Maudits-Pancakes.

8 réponses sur “Le défit de la crise identitaire pendant ton expatriation

  1. C’est très saint de se remettre en question, de bousculer ses repères et de se redécouvrir !
    Je vous envie un petit peu… c’est une belle expérience 🙂
    Bisou Déborah

  2. Debby, ta bouteille a la mer est arrivée à miraumont, et ton récit nous touche profondément, sachez que nous serons toujours présents pour vous, ici ou la bas, de près comme de loin…. Prends soin de toi😘 pleins de gros bisous à vs 3💋💋💋 CARPE DIEM

  3. Tu es très forte Déborah, ce n’est pas donné à tout le monde de vivre une telle aventure , profitez chaque jour de l’instant présent dans ce beau pays très surprenant.
    Papouné.

  4. Je pense que les doutes, les incertitudes, la construction du soi d avant, d aujourdhui et de demain ne sont pas exclusivement liés à l expatriation. Elle concerne aussi et surtout la construction familiale. Qui nous étions avant bébé, qui nous sommes aujourd’hui en tant que couple, homme/femme ou parents, et qui nous serons demain dans ce flot de la vie qui avance et qui n attend pas….se construire ensemble avec des envies propres à chacun! Mais aussi s auto construire socialement, professionnellement, passionnément….avec le avant-le pendant et ce que nous souhaitons du demain! Aaaahlalala c est pas facile tout ça! Et j imagine que la distance n aide pas dans ces moments la! Quoi que!? 😜 courage ma Déby! C est un processus normal! Plein de bisous

  5. Bisous Debby je suis de tout cœur avec toi, je te comprends tu verras le temps fera les choses et tu sortiras encore plus forte de cette aventure et les liens avec ta famille et tes amis seront encore plus intences, tout le monde te suit et vie tes aventures et cela nous fait du bien, tu es forte courageuse et intelligente, tu vas y arriver, tout ce que tu récents est normale, Pensons bien à vous gros bisous Sylvie laurent Victor

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