C’est peut-être l’article le plus personnel que je n’ai jamais écrit. Les défis quotidiens de la parentalité.
L’énergie déployée pour rester sur pied. Et ces moments de doutes où on se sent littéralement face au mur.
Je sais que mon récit parlera peut-être à certains d’entre vous. Et ça peut faire du bien de ne pas se sentir seul.

Être Maman, ce cadeau de la vie 

C’est indéniable. Avoir un enfant est un don du ciel.
Une partie de soi. Inconditionnelle. Charnelle.
C’est une chance, à laquelle nous ne pouvons pas tous prétendre. Je ne l’oublie jamais. 

Mais. Dans le tourbillon de la vie, on mène un combat.
Pour sécher les larmes, désamorcer les frustrations, panser les plaies.
Mais aussi encourager, guider, divertir, amuser.
Sans succomber à la fatigue. Rester disponible. Répondre à cette dépendance folle !

Accueillir les vagues émotionnelles de son enfant. Qui deviennent ouragans. 
Des détresses, des frustrations, des incompréhensions. Un trop plein qui te jette cris et larmes à la figure. 
Tu les accueilles. Puis, une faiblesse, et ils finissent par t’envahir et se mêler à ton propre bagage. Tu succombes.
Voilà toute l’intensité d’un petit être de deux ans.
Un esprit indépendant, revendicateur. Frustré par son corps de « bébé » et ses aptitudes qu’il sent trop frêles.

Malgré tout, le plus beau rôle de ma vie.

La vie t’apprend que ce sont des « phases ». Beaucoup de moments sont « isolés ». Mais certains perdurent.
À t’en faire oublier le sens et l’ordre des choses.
Parent, t’es-tu déjà demandé « pourquoi on a fait ça ? » ou « comment en suis-je arrivé là? » 
Un enfant c’est merveilleux et ça renforce un amour existant pour le dupliquer !  
Mais disons-le enfin. C’est terriblement dur ! 
« N’étais-je finalement pas prête ?, « Pas faite pour ça ? ». 

Désarmée face aux mots de mes pensées. Désarmée de ne plus cerner le sens des instants joyeux. 
Quand un cri strident, une provocation, une cuillère de purée qui valse, une chute, te rappelle à l’ordre. 
Oui. C’est ça avoir des enfants. 
Suis-je alors devenue cette mère excédée et démunie de patience ? 
C’est arrivé. Et ça arrivera encore.

Le recul et la bienveillance

Le recul, la patience. Les meilleures armes. 
Mon enfant teste les limites. Mais je sens que je doit changer quelque chose. 
Je n’aime pas ma façon d’être. De réagir.
Je me libère de mon rôle pour mieux le reprendre. Mets un peu d’air dans tout ça.
L’espoir m’habite. Ma patience me surprends. 
Moins de cris. Des échanges que je déguste.
Mon petit aurait-il retrouvé sa maman ? Je crois que oui.

Il y aura encore des crises.
Je n’arriverai pas toujours à les aborder de la bonne façon.
Car je suis Maman. Mais je suis Humaine.
Femme. Danseuse. Amoureuse. Et tellement d’autres choses.
Ces difficultés me seraient-elles parues si insurmontables si nous étions restés en France ?
Être mère est universel et dépasse les frontières. Mais loin des siens on ne peut compter que sur soi-même. 
J’ai retrouvé confiance. En moi et en ce que je t’inculque, mon fils.

Être maman expatriée

Être seule et loin avec un enfant en bas âge, c’est compliqué.
C’est ne pouvoir compter que sur soi ou son conjoint une fois qu’il est rentré.
Je suis heureuse d’avoir enfin du temps avec mon enfant.
Même si c’est aussi un temps pour jongler, gérer les soucis, se faire malmener.
Un temps de grands bonheurs, et beaucoup de solitude aussi.

J’essaie de trouver ma place dans tout ça. Mon épanouissement.
Ne pas rester dans l’attente du conjoint qui rentre.
Vivre pour moi, aussi. Même si ça représente un effort supplémentaire d’organisation.
Je ne peux pas rendre visite aux personnes que je voudrais, me vider l’esprit au téléphone ou me satisfaire de vivre sur le même fuseau horaire que les personnes auxquelles je pense.
J’apprends à vivre autrement. Me construire différemment.
Et je pense être en bonne voie !
J’apprivoise ce sentiment de solitude et je parviens à m’épanouir de moments simples, du bonheur de vivre dans un environnement qui me semble privilégié.

À mon fils

Toi. À qui on demande tant. Tu fais de ton mieux. 
Toi aussi tu te bats contre la fatigue. Les longues journées en garderie. Les sollicitations. 
Toi aussi tu veux simplement « être ». Tu découvres le monde.
Tu me mets à l’épreuve. Teste les limites. Me fais réagir. Tu te joues de moi, de nous.
Et tu as bien raison… Tu te construis. Tu le fais merveilleusement bien. 
Tu as une force de caractère. Et la folie de ta mère. Notre complicité. 
Tant d’aventures pour notre vie de famille.
Une adaptation non sans difficultés. Mais remarquable. 
Mon fils tout terrain. Je sais que ce sera une force pour toi dans la vie. 
Je ne sais ô combien de défis nous attendent encore. Ce qui est sûr c’est qu’on les vivra ensemble. 
Car on grandit avec toi. 

Le mot de la fin

Mon histoire c’est l’histoire de tout le monde.
Y’a des moment où on en a marre ! On rêve de légèreté !

Être maman c’est se sentir confiante, invincible ! Et ressentir une détresse physique et mentale le lendemain.
C’est avoir envie de tout abandonner. Être dans l’échec et finalement être fière de ses exploits.
J’aime me dire que je ne suis pas la seule. Accepter les périodes difficiles est un vrai défit, surtout quand on en sort pas ! Alors célébrons au maximum les moments joyeux. Vivons-les en pleine conscience !
N’oublions jamais que la vie est belle !

5 réponses sur “Confessions d’une maman expatriée

  1. Que dire….. Je comprends, je te comprends même si nos expériences sont très singulières, oui, les enfants et la vie en générale nous mettent à l’épreuve, on tombe et on se relève constamment, facilement parfois, difficilement à d’autres moments, et on grandit. On ne nait pas parents on le devient. Je t’embrasse, Harry et Julien aussi💋

  2. Un joli texte pour exprimer tes émotions de maman. Il n’est pas facile d’etre Maman. C’est surtout le rôle dans une vie qui donne le plus de fierté et aussi le plus de culpabilité. Alors courage ! Tu es une super maman !

  3. Quel article plein de vérités. La vie de maman est faite de ce balancement étrange, ces contradictions permanentes. L’autorité du jour laisse souvent place à la culpabilité du soir. C’est beau, c’est éreintant et sous ta plume, c’est encore plus réel.

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