Comme ça me fait plaisir de reprendre ma plume pour le bilan de nos 5 ans au Québec. Le dernier article, c’était il y a un an ! J’ai vraiment envie de reprendre du service plus fréquemment sur le blog, comme au bon vieux temps. Ce bilan des 5 ans est SPÉCIAL ! Parce qu’il est riche en confessions mais en plus, il est complété par mon interview sur le podcast Frenchies autour du monde, que je te conseille vivement d’écouter. Tu pourras le trouver plus bas dans cet article 👇


Notre statut au Québec

Notre statut est toujours celui de Résidents Permanents du Canada. Et oui, plus de prise de tête depuis 2 ans ! Fini les permis temporaires, les démarches à rallonge, la galère du statut implicite… La différence avec le statut d’un citoyen Canadien, c’est que nous n’avons pas le droit de vote.

Est-ce qu’il y a une suite ? Et bien oui. En septembre prochain, nous allons lancer la demande de citoyenneté Canadienne. Délai d’attente : 1 à 2 ans. Autant vous dire qu’après toutes les démarches qu’on a faites, c’est monnaie courante.

On lance donc les démarches pour devenir officiellement Franco-Canadiens ce qui inclue d’obtenir nos passeports Canadiens. Ce sera une belle opportunité de vie pour notre petit Harry. Pas de rebondissements sur cette partie donc, mais la continuité de notre intégration dans ce beau pays (voyez qu’après 5 ans, je lui lance encore des fleurs).


L’accomplissement personnel

Comme vous le savez, j’aime vous partager mes ressentis les plus personnels à travers cette expatriation. Je viens de relire mon article : L’expatriation, un voyage à la rencontre de soi. Je suis émue de voir que je devenais résiliante alors que j’affrontais mes émotions jusqu’alors. C’est cette résilience qui m’a finalement permis d’avancer et d’en être là aujourd’hui !

Je me sens reconnaissante et extrêmement confiante lorsque je vous écris. J’ai fait un très long chemin pour apprivoiser cette nouvelle vie depuis 5 ans, mais aussi dans mon évolution personnelle. Quand j’y pense, j’avais 26 ans quand on est arrivés ici… Je ne suis plus la même !

Guérir les blessures du passé

On dit que voyager nous aide à mieux nous connaitre. Que dire de l’expatriation ? Laisser derrière nous tout ce qu’on connait et s’éloigner nous force à nous recentrer et nous confronter à nous-même.

Personnellement, j’ai conscientisé ce vide et apprivoisé ma propre présence dans des moments plus propices à la solitude. Ça a été difficile, car j’ai dû faire face à la peur et aux angoisses qui m’habitaient depuis plusieurs années et qui avaient maintenant toute la place pour s’exprimer.

Si tu veux en savoir plus, je t’invite à écouter mon interview dans lequel je raconte l’histoire de notre expatriation, les défis rencontrés depuis notre arrivée et comment j’ai finalement guérie de 15 années de troubles alimentaires, grâce à l’expatriation. 👇

Se sentir chez soi

Récemment j’ai goûté à ce sentiment plus encré d’être “chez moi”. C’est pas toujours le cas, mais quand ce sentiment survient, tout à coup je ressens un apaisement, du réconfort. Ça met en lumière le défi permanent qu’est de vivre à l’étranger. Même si on y est bien, même si on l’a choisit, ça n’a jamais été facile. Ça met aussi en lumière cette posture d’adaptation qui ne nous quitte jamais et qui tout à coup s’estompe. Fallait-il que 5 années passent pour ressentir cela ? on dirait bien…

Au début de notre expatriation, quand Julien partait en déplacement aux États-Unis, je ressentais une énorme insécurité d’être avec mon fils dans ce nouvel environnement, loin de tout. Il y a quelques jours, Julien et Harry sont rentrés en France et je n’ai pu m’empêcher de remarquer cette confiance et cette sérénité que je ne ressentais pas auparavant. Je me sens forte.


L’accomplissement professionnel

En 2020, j’ai commencé mon activité de freelance en marketing sur mon temps libre. Je me suis vite retrouvée dans une situation dans laquelle je gérais littéralement 2 boulots, tant mon activité se développait. Je devais faire un choix pour permettre l’expansion de mon activité qui ne cessait de croitre. J’ai donc démissionné en octobre dernier.

J’ai été agréablement surprise de voir que toutes les relations professionnelles que j’ai construites ici ont considérablement participé à mon succès. Recommandations, bouches à oreilles… je n’ai à ce jour fait aucune prospection pour trouver mes clients. Je suis reconnaissante.

J’ai dernièrement stabilisé le barre de 10K$ de CA mensuels. Je suis dans un position délicate ou je cherche à me structurer et devenir plus solide pour passer le prochain pallier. Ça passe donc par la sous-traitance de quelques dossiers et sans doutes bientôt le changement de statut pour m’incorporer (= statut d’entreprise et non plus de travailleur autonome) et recruter.

Si tu veux en savoir plus, tu peux consulter mon site web ou me suivre ici et ici. J’aide les entreprises à se développer sur le web grâce à la publicité en ligne, plus précisément Google Ads. En parallèle, je forme des entreprises et entrepreneurs qui souhaitent monter en compétences. Je sortirais bientôt ma première formation en ligne. Stay tuned !


Les relations amicales

Un hommage à ceux qui contribuent à la réussite de cette aventure : les amis.
Notre petit noyau d’amis arrivés ici à la même période que nous en 2018 est toujours là et c’est une chance ! Nous vivons les mêmes joies et les mêmes défis depuis le début. 🫶 Notre vie ne serait pas la même sans eux.

J’ai aussi rencontré des amies qui me sont chères, ces coups de foudres amicaux où la connexion se fait dès les premiers instants. Ces rencontres ont fait une énorme différence dans mon quotidien. Il faut être patient, les années placent des rencontres inattendues sur notre chemin.

Je ne vous cache pas que plane au dessus de moi la crainte de voir un jour l’une de ces personnes quitter le Québec. Nous restons des expatriés et nous cheminons tous différemment, tout comme nos statuts au Canada. Combien de temps encore cette aventure nous rassemblera ? Une fois encore, vivons l’instant présent 🙂

On est aussi très heureux de tisser des liens d’amitiés avec des Québécois, dont la rencontre a été facilitée avec par la garderie d’Harry avant qu’il ne commence l’école l’année dernière. Ça fait une grande différence dans notre intégration. Nous avons aussi de très bonnes relations avec nos voisins et les enfants vont et viennent entre nos maisons et jardins.


Les voyages et retours en France

Il est clair que ces trois dernières années ont été plus restreintes que prévu en terme de voyages. Mais on a quand même réussi a rentrer voir nos proches régulièrement, sauf en 2020. Depuis notre arrivée ici, nous avons visité les États-Unis (Boston), le Québec (Tadoussac, Mauricie, Laurentides, etc), Canada (Niagara) et le Mexique (Akumal, Tulum). Et tant d’autres envies… évidemment.

On essaie de partir deux fois par an : une fois en France puis dans une destination de notre choix pour les « vraies » vacances. 😉 Mais comme vous le savez les voyages sont vraiment dispendieux ces temps-ci. On a tendance à prioriser les retours en France pour être là dans les moments importants mais on doit aussi penser à nos loisirs et vacances pour couper du quotidien et se retrouver en famille hors de la maison.

On savait dès le départ que cette expatriation vaudrait la peine si on pouvait subvenir à nos besoins et se faire plaisir malgré tous les frais engendrés par notre situation comme : les frais liés à l’immigration (environ 3000$ pour la résidence permanente) ou les frais pour rejoindre nos proches chaque année (3000$ à 4000$ pour nous trois selon la période). À côté de ça, les loisirs, les activités extra-scolaires, l’épargne… Est-ce qu’on est content d’avoir choisi des filière informatiques et numériques ? Oui 😅

Notre qualité de vie fait pour l’instant la balance avec l’éloignement familial. Et on veille chaque jour à préserver cet équilibre. C’est en partie ce qui fait la réussite de notre expatriation à ce jour.


Notre quotidien à la maison 💻

La légèreté du quotidien ici est indéniable. Les horaires de travail sont mieux aménagées vis à vis de la vie de famille qui elle, est bien plus reconnue et valorisée dans le milieu professionnel. Cette simple réalité change les mentalités et les façons d’être au quotidien. ✌️

À double trenchant

Depuis l’arrivée du Covid, Julien et moi travaillons chaque jour depuis la maison. Pour moi c’est un vrai défit et maintenant que je suis indépendante, la question ne se pose plus. Je vais travailler dans un café dès que j’en ai besoin et j’adore ça. Julien peut aller au bureau quand il veut mais pratiquement personne n’y retourne. On est quasi-H24 ensemble ! Tous les couples ne survivraient pas à cela, croyez moi. 😅

Le quotidien était donc déjà confortable, mais avec cette nouvelle réalité du travail à la maison, on a même plus de trajet à faire, sans oublier qu’Harry prend le bus scolaire. Plus aucune raison de sortir de chez nous ! Pris par l’adrénaline et les responsabilités de nos professions, on peut vite s’enfermer dans un train train toxique, rythmé uniquement par le travail.

Je mets une énergie constante à sortir marcher régulièrement, faire mon sport à l’extérieur et organiser des petites sorties entre amies dès que possible. Des fois, je nous vois comme dans une bulle enchantée et j’ai besoin de connecter avec la réalité : aller dans un café pour observer le mouvement de la vie qui suit son cour, papoter avec des ami(e)s et se rappeler que j’existe et que je compte pour d’autres personnes que notre foyer.

Plus de temps et de disponibilité ?

J’avais hâte d’aborder ce point car j’ai une nouvelle vision sur le temps famille qu’on n’avait pas avant.

Chaque jour, Harry rentre de l’école à 16h. Je vous laisse imaginer la latitude que cela donne jusqu’au coucher vers 20h. La majorité de Québécois commence à souper vers 17h-17h30 et on prend ce rythme petit à petit, avec les années. Tout le quotidien et décalé par rapport à ce qu’on a connu, laissant plus de place à la vie personnelle et/ou familiale.

Soyons honnêtes, c’est aussi beaucoup de temps pour s’occuper des enfants 🙉 Je me rappelle notre quotidien en France qui nous empêchait souvent de nous occuper pleinement de notre enfant. On court pour mener la routine à bien pendant la semaine, puis le weekend on part à droite à gauche, les uns chez les autres… On est toujours dans l’action. On est frustrés parce qu’on ne voit pas assez nos enfants et en même temps, pour beaucoup, c’est peut-être mieux ainsi… Non ?? 😅

Tout ça pour dire qu’ici on a beaucoup moins de relai et a contrario beaucoup plus de temps en famille. Elle va quand même pas se plaindre ?? Non rassurez-vous… C’est une chance et j’ai mis du temps à le voir ainsi. Parce qu’avant de pouvoir dire que c’est une chance en le pensant vraiment, je l’ai subit. Parce que je me suis confrontée à mon rôle de parent de manière plus intense et qu’il a fallu assumer d’avantage.

Est-ce qu’on est vraiment prêts à donner plus de temps et d’énergie à ses enfants au quotidien ? Mea-culpa aux parents pour qui la question ne se pause pas une seule seconde ! Pour moi ça n’a pas été une telle évidence.

Mon cheminement personnel expliqué plus haut m’a grandement aidé à apprécier l’instant présent et je profite chaque jour d’avantage ce temps en famille, avec une intention nouvelle de le rendre agréable. Pour moi, c’est énorme ! Et si me libérer des mon fardeau mental me permettait enfin de profiter pleinement des avantages de cette vie qu’on s’est créée ?


Si tu as aimé lire cet article ou m’écouter sur le podcast, mets un petit j’aime, un commentaire ou écris-moi. Rien ne me ferait plus plaisir.

À très vite,

Maudits-Pancakes. ❤️

2 réponses sur “Expatriés au Québec : le bilan des 5 ans !

  1. Bonjour
    Je vous ai envoyé un message sur Insta ne trouvant pas comment vous écrire en mp sur le blog 😉
    Si vous avez un peu de temps pour me répondre
    Bonne soiree

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.