Le voilà, la moment ou tu retournes au pays.
Après une année entière, il est temps de retrouver les proches et son pays natal. 
C’est excitant, les retrouvailles avec les personnes que tu aimes !  Et angoissant aussi.
Comment ce sera ? Les choses auront-elles changées ?
Retourner en France pour les “vacances” (ce n’est définitivement pas le bon mot) est INTENSE.
L’amour et le bonheur que tu ressens sont immenses.
On a vécu des moments qui resteront gravés à jamais dans mon petit coeur.
Même si la fatigue et la frustration font parti du voyage.

Maître de l’organisation, tu seras

Rentrer en France voir sa famille est avant tout un plaisir,
et quelque chose que tu prépares plusieurs semaines à l’avance.
Mais c’est aussi y laisser ses économies, poser les congés que t’as pas eu le temps de cumuler, essayer de trouver des créneaux avec tout le monde, tout en optimisant la logistique de tes déplacements avec tes trois énormes valises.

C’est essayer de squatter chez les différents parents à parts égales, réussir à voir ses amis aussi, plus d’1h s’il vous plaît.
C’est gérer son décalage horaire et veiller à ce que ton enfant suive le rythme que toi même tu peines à suivre.
Sans oublier de lui expliquer pourquoi il a un lit différent tous les deux jours.
C’est apprécier la vie en communauté H24 quand t’as pris l’habitude de vivre “seul”.
Avec plusieurs générations sous le même toit.
C’est faire un croix sur la spontanéité, organisation oblige !

Bref, le retour au pays ne rime simplement pas avec vacances. C’est un vrai marathon.
Le secret : “Lâcher du lest, s’adapter et avoir du fun !”.
Et finalement, ça fait du bien aussi d’oublier ses petites habitudes !

C’est le genre de vacances qui nous attend maintenant tous les ans.
Ça fait parti de nos choix. On compte bien y retourner cette année !
Bon, je rêve quand même de vraies vacances. Celles avec un cocktail à la main et les pieds dans le sable ! #plusdecongés.

Tes émotions, tu géreras

Tu vis des vagues d’amour qui libèrent tout ce que t’as cumulé au fond de toi en une année.
T’as beau faire de ton mieux, ta pu voir tes parents que 2, 3 jours sur le séjour.
Et t’as pas pu finir ta conversation avec ta meilleure amie. T’as vu tout le monde, UN PEU.
T’es frustré parce que t’as pas assez vu tes proches. T’es frustré de les décevoir. Pire, tu culpabilises.
Et t’as beau te plier en 10, les journées durent 24h et il faut bien que tu dormes. (ou pas. #jetlag).
T’es contrarié aussi. Parce certains n’arrivent pas à prendre leur voiture 5 minutes pour venir te rejoindre.
Parce que t’as déjà fait 7000km et que se plier en 40 ça devient très compliqué.

Tu vas devoir accepter de faire des choix.
Quand t’as qu’une seule possibilité pour voir ton frère ou ta soeur, tu ne te permets pas de la louper ! Tu n’as pas le choix que de décliner d’autres personnes. Et encaisser le reproche sans broncher.
« tu n’as même pas une soirée à m’accorder ? ».
Impuissant face à cette organisation impossible, tu te rends à l’évidence : la réponse à cette question est non.
La culpabilité à cet instant pourrait bien avoir raison de moi. Et je vais devoir y travailler pour les prochaines fois.

Un léger décalage, tu sentiras

T’aurais beau faire un exposé sur ta vie dans ce pays lointain, le constat serait le même :
à l’exception de ceux qui t’ont rendu visite, c’est juste bien trop flou pour eux.
Vos mondes ne sont pas les mêmes. Et l’inconnu impossible à visualiser.
On te pose parfois des questions, mais les sujets sont très rapides et survolés.
Au final, c’est correct !  Le but c’est de passer du temps ensemble.
Et quel bonheur de voir que tout recommence comme si on n’était jamais parti !


T’attends pas à des discussions profondes proches d’une séance de psy sur ce que tu vis.
T’es rentré au pays, tu prends le fil de leur vie, dans le pays que vous avez en commun. Comme si rien n’avait changé.
À toi de basculer en mode FRANCE et d’oublier ta vie actuelle.
Oui, ça demande une petite gymnastique ! L’art d’avoir 2 vies et je dirais même 2 personnalités.
Plus le temps passe, plus c’est clair comme l’eau de roche. 

C’est là l’importance de ton nouvel entourage. Ces personnes qui vivent dans ton monde.
Et encore mieux, celles qui vivent la même chose que toi. Les seules qui comprennent et partagent ton présent.
Le temps me confirme une chose : la nouvelle vie qu’on s’est bâtie elle est pour nous et nous seuls.
On ne pourra jamais la partager avec nos proches. En tout cas, jamais autant qu’on le voudrait.
Logique, mais j’en prend conscience. Notre vie restera un flou pour eux.

Le plein d’amour, tu feras

Intense. Voilà le mot que je retiens pour qualifier notre retour en France. Intense pour toutes les raisons énoncées.
Alors oui, on a attendu ces vacances pendant près d’un an et on rentre tout sauf reposés.
Mais enlacer ses parents, renouer avec ceux qui comptent vraiment, ça n’a pas de prix.
C’est éreintant, bien trop intense pour moi ces retours. Mais c’est nécessaire. 

Ces retours, même s’il rappellent la difficulté d’être loin de ses proches, permettent de nous conforter dans nos choix.
De se rappeler que nous faisons les bons choix pour notre famille, nos vies professionnelles, notre qualité de vie.
Je me sens sur un terrain d’opportunités et la vie à tant à nous offrir.
Il y a des moments durs, mais tant d’autres où je m’extasie devant tout ce qui nous entoure.
Devant tout ce qu’on arrive à créer ici.
Je me sens à ma place. Et c’est la plus belle chose qui puisse m’arriver.

8 réponses sur “Le retour annuel au pays

  1. Merci à vous trois pour ces deux semaines riches en émotions, nous avons pu nous ressourcer 😍 tous ensemble. C’est le principale, on vous aime les km ne changerons rien aux sentiments.
    Bisous 😍😍

  2. C’est une gymnastique en effet ! Mais comme tout sport, il faut de l’entraînement, alors à l’année prochaine pour un nouveau marathon 😉

  3. OMG!!! Que j’aime te lire…tellement je te comprends. Et oui nous aussi nous sommes passés par là et je te rassure ma belle Deb. Tu es merveilleusement normale et équilibrée. Merci pour ta belle plume partagée avec tellement de générosité et surtout de sincérité. Ravie de pouvoir partager ton quotidien. 🙏🥰

  4. Très bel article, vraiment. Si vrai… Pourtant, je n’ai pas changé de pays… Même pas quitté le continent. Je n’ai fait que traverser le pays, et si mes visites à la famille sont deux fois plus fréquentes, je me reconnais déjà un peu dans ce que tu décris : ta vie, ton présent qui en résonne en rien dans l’esprit de ta vie d’avant, le marathon du retour, essayer de voir tout le monde, ne pas y arriver, repartir frustré, culpabilisant… j’imagine ce que cela doit être lorsque l’Atlantique nous sépare de ceux qu’on aime. Une question me turlupine à la lecture de ce si bel article : dans quel état d’esprit vous trouvez-vous les jours ( peut-être même les semaines ) après votre retour ? Spleen ? Sentiments d’hésitation ? De solitude ? Peut-être rien de tout ça.

    1. Merci Anne-Ju pour ton beau commentaire. Ça fait extrêmement plaisir de voir que mes articles sont lus et compris 🙂
      Au retour c’est sûr qu’on peut avoir un petit sentiment de solitude. Voir tellement de monde et se retrouver à trois tout à coup c’est sûr que ça change ! Et ça ravive cette impression d’éloignement. Ça nous rappelle la distance qui nous sépare.
      Et d’un autre côté, comme beaucoup de personnes, on apprécie aussi rentrer chez soi après des vacances mouvementées. Retrouver un rythme et son petit confort 🙂
      Jusqu’à maintenant, malgré la distance, je suis confortée dans nos choix car notre vie est vraiment différente ici. On a trouvé mieux et je n’ai pas la nostalgie de ma vie d’avant, au contraire.
      Donc aucuns regrets mais il faut passer au dessus de ce sentiment de solitude et en général on a la bougeotte, on va manger à l’extérieur etc pour se changer les idées. Et on apprécie encore plus la qualité de vie qu’on a ici en revenant de France.
      Le train train quotidien reprend vite, et on avance… 🙂

  5. Bonjour,
    Je decouvre votre blogue ce matin et whaooo! J’ai envie de tout lire d’une traite !! Merci pour votre témoignage. Je me reconnais dans ce que vous écrivez. Avant de vivre à Québec, on avait déménagé en France pour s’essayer à l’éloignement familial /amical. Un bon entraînement ! On le vit mieux ici que lorsque nous étions encore en France. L’habitude peut-être. Nous ne sommes pas encore rentrés en France depuis 18 mois que nous sommes là. Et pour le moment nous avons planifié aucun retour car la frustration m’angoisse. Faire un tel voyage pour être frustrée (de ne faire que survoler les sujets), déçue (de ne pas pouvoir avoir de discussion profondes) et peut-être même avoir des petites phrases comme « si vous n’étiez pas aussi loin »… bah finalement je crains tellement que je me planque ici à Québec ! Combien de temps encore je ne sais pas!!
    Merci encore pour ces mots si bien posés.

    1. Merci pour ce beau message ! C’est tellement réconfortant et gratifiant de voir que les sentiments que j’exprime ici sont entendus et compris 🙂
      C’est un aspect de l’expatriation ave lequel nous devons apprendre à vivre à présent. Ce retour doit être organisé au mieux pour éviter trop de frustration. Et ces retours contiennent également des moments merveilleux.
      Il faut mettre à plat ce qui compte le plus pour vous et faire cela en étant en accord avec vous même.
      Bon courage pour la suite 🙂

  6. Bonjour Debby,

    Merci pour ce magnifique article. Je suis mariée à un québécois, j’ai vécu 6 ans à Québec puis il a tenté l’aventure en France pendant deux ans. Enfer pour l’obtention d’un visa et donc trouver du travail, frustration d’être encore aussi loin de ma famille (6h de route minimum), isolement car changement de villes aux 6 mois. Bref, nous avons pris la décision de retourner vivre à Québec il y 6 mois. Suite à cela nous avons tous les deux trouvé des postes permanents au gouvernement dans nos domaines respectifs, trouvé un super logement et profité à nouveau de ce pays que nous adorons.
    Mais voilà… la culpabilité s’est installée en moi pour la première fois. Je me sens mal d’avoir laissé mes parents ou d’envisager de bâtir ma famille à milles lieux de ce qu’ils avaient imaginé… Même si en réalité, personne ne me reproche rien pour l’instant. J’espère de tout mon cœur réussir à passer ce cap car intérieurement, je n’ai pas envie de rentrer en France. Je vois que toi tu y es parvenue, puis avoir ton fils aussi. Alors cela me donne de l’espoir et du courage.

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